Willy BRAILLARD

Ancien Pilote de course automobile

Entrepreneur

"La compétition ne l'a jamais quitté... même avec lui-même"

  • 02:03 Courage, volonté et persévérance ! Avec ça, vous pouvez abattre des montagnes 
  • 03:10 A partir du moment où on a des résultats, la confiance s'installe
  • 04:44 Faire du sport automobile n'était pas mon rêve du tout !
  • 17:57 Remercier leurs équipes est important pour des champions comme Lewis Hamilton ou Michael Schumacher
  • 21:51 La chance passe pour tout le monde, mais il faut être prêt à la saisir quand elle passe...
  • 28:25 A 10 ans, je voulais être patron de société, et je le suis !
  • 35:11 La compétition est une seconde nature chez moi

Stella BIDA, en conversation avec Willy BRAILLARD, Ancien Pilote de course automobile, Entrepreneur


Transcription résumée de la conversation

Ceci est une version résumée de la conversation. Vous trouverez encore plus de détails et de conseils partagés dans la vidéo.

Willy BRAILLARD est un entrepreneur, et ancien pilote de course automobile. Durant son passé sportif, il a remporté plusieurs titres pendant de nombreuses courses internationales. Depuis, "La compétition ne l'a jamais quitté... Même avec lui-même".

STELLA BIDA : Bonjour, aujourd'hui je reçois Willy Braillard. Willy, je l’ai rencontré il y a quelques années dans le cadre des Stars Rallye Télévie en Belgique. J'ai également découvert à travers multiples conversations son côté entrepreneurial, il est également un ancien pilote de course automobile. Il a tellement de facettes que j'ai hâte de découvrir avec vous. Willy, bienvenu dans ces conversations. Est-ce qu'il y a quelque chose que j'ai oublié de dire sur vous ? 

WILLY BRAILLARD : Non. Je crois que vous avez bien résumé. Un passé sportif, un passé business. Puis il y a la famille, vous avez oublié la famille. J’ai une épouse, on a fêté récemment nos 43 ans de mariage !

STELLA BIDA : Félicitations ! 

WILLY BRAILLARD : Oui, c’est rare aujourd’hui ! Et j’ai deux filles, Alexia et Florence. Alexia continue l'entreprise que j’avais démarrée en 1980. Puis, j'ai cinq petits-enfants. 

Courage, volonté et persévérance ! Avec ça, vous pouvez abattre des montagnes !

STELLA BIDA : Quel est l’aspect de vous que vous transmettez à vos petits-enfants ? 

WILLY BRAILLARD : Je crois que c’est le sourire permanent. Je suis plutôt un homme optimiste, je vois toujours le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide, et donc j'essaye de leur transmettre ça. Et j’ai un petit-fils qui a 15 ans, qui est à un niveau très élevé en tennis ; il rentre de Cannes là où il a suivi un stage, il va y repartir peut-être pour un an.  Avec mon propre passé sportif, quand ça va ne pas très bien, je lui dis : « Il faut s'accrocher, il faut avoir de la volonté ! ». Je trouve que dans la vie, il faut avoir trois principes : le courage, la volonté et la persévérance. Avec ça, vous pouvez abattre des montagnes ! Et c'est ce que j'ai fait dans ma carrière professionnelle et sportive. 

A partir du moment où on a des résultats, la confiance s'installe

STELLA BIDA : Quelle a été la signification pour vous et dans votre vie de faire partie de cet environnement sportif ? 

WILLY BRAILLARD : Cet environnement m’a apporté beaucoup de choses. D'abord n’étant pas dans une famille fortunée, faire de la course automobile était naturellement un sport très cher. La première chose, c'est que j'ai travaillé pratiquement jour et nuit pour me payer ma première voiture de course. Il m’a fallu de la volonté et de la persévérance. En travaillant les soirs et les week-ends, je ne dépensais pas d’argent, je ne sortais pas comme mes copains. J'ai pu m'acheter ma première voiture avec laquelle j’étais Champion de Belgique dès la première année. Cela m’a permis d'avoir pour la seconde année un mécène qui m’a acheté une voiture, et puis après des voitures m’ont été offertes. À partir du moment où j'avais des résultats, la confiance s’est installée, et je pouvais amener leurs voitures sur les podiums. 

Faire du sport automobile n'était pas mon rêve du tout !

STELLA BIDA : Est-ce que vous vous souvenez encore de la toute première « graine » dans votre tête ? Comment a démarré votre rêve ? 

WILLY BRAILLARD : C'est assez paradoxal parce que cela n’était pas du tout mon rêve ! En fait j'étais, et je suis toujours, très sportif depuis l’enfance. Et j'ai à un moment donné eu un arrêt de croissance. A cause de cet arrêt de croissance, les médecins m’ont demandé d’arrêter tous les efforts physiques pour garder toute mon énergie pour la croissance. Et donc j'ai dû arrêter tous les sports. Et là c’était une catastrophe parce que j’étais vraiment désespéré. 

A l’époque, j'avais un voisin de classe qui était passionné de voiture. Je critiquais le sport automobile, n’ayant jamais été dans une voiture de course, je disais que ce n’était pas un sport. Alors que malgré tout, il faut une sacrée condition physique, compte tenu des contraintes. C’est comme cela que le déclic est arrivé, donc ce n’est pas vraiment une vocation au départ de faire de la course automobile. 

Le sport automobile est une école de volonté extraordinaire. Il faut être déterminé pour continuer malgré les conditions.

STELLA BIDA : Quelle est la plus grande leçon de vie que la course vous a enseignée ? 

WILLY BRAILLARD : Naturellement, le sport automobile à l'époque était très dangereux. J'ai vu malheureusement des gens se tuer devant moi, et des amis qui ont perdu la vie. C’est une école de volonté extraordinaire, parce qu’il faut vraiment être déterminé pour continuer malgré les conditions. 

Remercier leurs équipes est important pour des champions comme Lewis Hamilton ou Michael Schumacher

STELLA BIDA : Quand vous roulez, vous êtes seul. Mais vous parlez souvent de l’importance de votre équipe. Quelle est l’importance d’avoir eu une équipe dans votre parcours ? 

WILLY BRAILLARD : Sans une équipe autour de soi on ne peut rien faire. Ceci est valable pour les mécaniciens, les constructeurs, les préparateurs, et c’est le même principe en entreprise. Un PDG sans une équipe autour de lui ne peut pas faire grand chose. Il doit pouvoir déléguer, il doit pouvoir avoir des gens en qui il peut avoir confiance. Une équipe est primordiale. Il faut arriver à la motiver. Les grands champions comme Michael Schumacher ou Lewis Hamilton restent tard avec les mécaniciens le soir, parce que si l'équipe se dévoue corps et âme pour eux, ils les remercient de cette manière. C'est une manière de se dévouer corps et âme pour son équipe ; vous êtes à côté d’eux, vous les encouragez et donc cela motive des deux côtés. Tant le pilote pour les efforts qu’ils font, que l'équipe pour voir que le pilote est là pour les soutenir. Et je pense que c'est la même chose dans les affaires. 

La chance passe pour tout le monde, mais il faut être prêt à la saisir quand elle passe...

STELLA BIDA : Comment est-ce que vous avez pu vous remercier et vous motiver quand il n’y avait personne pour le faire autour de vous ? Où avez-vous pu trouver votre source de motivation, pour continuer à foncer quand personne ne vous applaudissait ?

WILLY BRAILLARD : Je pense que mon épouse a beaucoup d'importance parce qu’elle m’a toujours soutenu. Je travaillais beaucoup, donc je rentrais à la maison, je dînais et puis je me remettais au travail. Je n'arrête jamais, je suis toujours occupé, aussi pour des œuvres caritatives. Je pense qu’il y a toujours moyen de faire du bien pour les autres et c’est un de mes leitmotivs aussi. A partir du moment où vous faites tous les efforts, il n’y a rien à faire, la réussite suit. Il faut de la volonté. Il y a la chance aussi, effectivement, mais la chance elle passe pour tout le monde. Il faut simplement se baisser quand elle passe. Faire l'effort de se baisser. Bon c’est une image bien entendu.

Je me souviens que si j'ai pu me payer une deuxième voiture, c'est parce que j'ai aidé un monsieur à monter ses roues sur sa voiture de course et qu’il s'est pris en sympathie pour moi. Ensuite, il m’a observé et a suivi mes résultats, et il s’est dit : « Il mérite d'être aidé ! ». Mais si je ne lui avais pas monté ses roues, ou proposé de l’aider, je n’aurais jamais fait de deuxième saison.

Je crois aussi que le sport automobile, m’a permis de prendre des risques dans la vie courante et dans les affaires. Parce que c’est une école de vie. Ça vous donne un caractère qui fait que vous n’êtes pas comme les autres !

Être gentil n'est pas une faiblesse, cela permet de rencontrer des gens formidables !

STELLA BIDA : Vous êtes quelqu'un de très généreux. Quelle est l’importance de cette générosité ? Quelques fois, on peut avoir l’impression qu’être "trop gentil" est une faiblesse. Qu’est-ce que vous en pensez ? 

WILLY BRAILLARD : Non, je ne suis pas d'accord du tout avec cela. Je pense que si on donne, on reçoit en retour. La générosité, c'est dans la nature humaine. Je suis donateur de plusieurs associations. C’est aussi la générosité qui m’a permis de rencontrer plein de gens formidables ! Et vous les avez rencontrés aussi, puisque vous êtes venue à plusieurs reprises au rallye, et c’est à travers des actes de générosités que nous nous sommes rencontrés aussi. 

A 10 ans, je voulais être patron de société, et je le suis !

STELLA BIDA : Si vous aviez le « Willy Braillard » de 10 ans avec vous, que lui diriez-vous ? 

WILLY BRAILLARD : Vis ta vie, suis tes rêves ! Je vous ai dit au départ que le sport automobile n’était pas un rêve, mais j'ai eu la chance de pouvoir le faire, et de réaliser tout ce qui en a découlé.

Pour ce qui est des parents qui veulent imposer une voie à leurs enfants, je pense que parfois ce n'est pas leur vocation et ce n'est pas leur souhait. Il y a certainement un âge où on ne sait pas très bien vers où aller, et ce qu’on veut faire. Mon papa était Délégué Commercial, un homme travailleur qui avait beaucoup de réussite dans son métier, mais il avait un patron, et moi je voulais être ce patron. Finalement j’ai monté ma propre entreprise, et je me suis retrouvé patron ! C’était à mon avis vers 10 ans que j’y pensais déjà. 

La compétition est une seconde nature chez moi

STELLA BIDA : Willy, la compétition est présente dans votre vie dans le sport, votre côté entrepreneurial, vos hobbies, … Vous êtes en compétition permanente avec vous-même. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet esprit de compétition permanente que vous avez ? 

WILLY BRAILLARD : Je crois que c’est une question de nature, je suis né comme ça. Mon papa a fait un peu de sport mais pas à haut niveau. Peut-être qu'il a transmis ce qu'il aurait voulu faire à ses enfants. Quand à 10 ans j’allais courir autour du stade, personne ne m’y obligeait, personne ne me le demandait. Au contraire ! Je me levais plus tôt que mes parents pour aller courir, tout en allant à l’école bien entendu. C’était donc une seconde nature, c’était le sport et la compétition, en essayant d'être le meilleur bien entendu. Je prenais des chronos sur la piste, et je me voyais progresser. Cet esprit ne m'a jamais quitté !

STELLA BIDA : Willy merci beaucoup pour votre présence aujourd'hui. 

WILLY BRAILLARD : Une dernière petite chose peut-être. Une maxime que j’ai toujours retenue, c’était Gandhi qui a dit « Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours ». C’est ce que je mets en pratique ! 

STELLA BIDA : Belle clôture ! Merci Willy.


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