Philippe ARNAUD-MARQUIER

Entrepreneur

Dirigeant Fondateur MEDIALIGHT

Services Numériques, La Réunion

  • 02:22 S'associer, c'est partager des valeurs communes
  • 04:20 Être un leader, c'est beaucoup plus que diriger les autres
  • 07:10 Pour faire progresser les autres, il ne faut pas avoir peur d'être franc
  • 13:56 Internationalisation de La Réunion
  • 17:17 Les crises sont des moments fondateurs
  • 18:30 Impact Covid, "pivot" et transformation digitale des entreprises
  • 22:04 Se fixer à soi-même de l'urgence, le temps passe vite !

Stella BIDA, en conversation avec Philippe ARNAUD-MARQUIER, Entrepreneur, Dirigeant Fondateur Medialight, Services Numériques, La Réunion


Transcription résumée de la conversation

Ceci est une version résumée de la conversation. Vous trouverez encore plus de détails et de conseils partagés dans la vidéo.

Philippe ARNAUD-MARQUIER dirige MEDIALIGHT, une entreprise réunionaise de services numériques. L'entreprise MEDIALIGHT est éditrice de logiciels métiers pour le secteur bancaire, les compagnies aériennes et le tourisme. Philippe est investi depuis 23 ans dans la structuration de la filière numérique et des entreprises innovantes de La Réunion. Ancien Président de DIGITAL REUNION, il a conduit le mouvement d’internationalisation de l'Île de La Réunion vers l’Afrique et les marchés émergents, avec la création du Forum International NxSE. 

STELLA BIDA : Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle conversation. Aujourd'hui j'accueille Philippe Arnaud-Marquier. Philippe est investi depuis 23 ans dans le secteur du numérique et des entreprises innovantes sur l'Île de La Réunion. Il est l'ancien Président de Digital Réunion, contexte dans lequel nous nous sommes rencontrés. J’ai vu en lui un Leader d'excellence : il excelle dans ce qu'il entreprend, mais surtout, il donne aux autres la possibilité d'être excellents. Ravie de l'accueillir !

PHILIPPE ARNAUD-MARQUIER :  Merci de me recevoir. Bonjour à toutes et tous. 

STELLA BIDA : Philippe, avant qu'on démarre notre conversation, est-ce qu'il y a des aspects de toi dont je n'ai pas parlé, en guise d'introduction ? 

PHILIPPE ARNAUD-MARQUIER : Sûrement oui, parce que nous avons tous des personnalités complexes ! Je me présente actuellement en tant qu'entrepreneur, avec mes qualités et mes défauts. Je pense que l'entrepreneuriat demande à être fidèle avec soi-même. Il faut s’entourer des bonnes personnes, parce qu’on a chacun nos incompétences, nos défauts. Il faut les équilibrer avec les compétences et les qualités des autres.   

S'associer, c'est partager des valeurs communes

STELLA BIDA : Comment fais-tu pour trouver les bonnes personnes, avec qui tu décides de t'entourer ? 

PHILIPPE ARNAUD-MARQUIER :  Il y a deux éléments essentiels pour cela. Tout d’abord, il s’agit des valeurs que les personnes partagent avec vous. C’est important, parce que c'est un socle qui est fondateur de la manière dont vous allez entreprendre, surtout quand vous êtes dans la difficulté. Quand on a des valeurs communes, on a déjà un avantage. C’est une base pour créer une équipe gagnante.

Ensuite, évidemment il y a la compétence, le savoir-faire, les capacités à analyser, synthétiser et puis finalement à tirer des conclusions. Il s’agit aussi de savoir apporter des propositions, et transformer ses compétences en leadership. 

Être un leader, c'est beaucoup plus que diriger les gens

STELLA BIDA : D'après toi, quel est le plus grand mythe qui existe aujourd’hui autour du leadership ? 

PHILIPPE ARNAUD-MARQUIER : D'abord il faut avoir l’envie d’être leader. Il ne s’agit pas de l’envie de diriger les autres, mais plutôt de rendre les autres plus performants, autour d’un objectif. Il s’agit de savoir identifier à quel moment une personne va pouvoir exceller, et trouver un bien pour elle-même. Quand vous embarquez une personne dans un chemin sur lequel, même si elle performe, elle ne retire pas de plaisir ou de l'accomplissement, vous n’avez fait que la moitié du chemin.

Être leader est un travail de franchise et de transparence envers les autres

STELLA BIDA : D'après ton expérience de leader, comment arrives-tu à savoir quand une personne n'est pas en train de se révéler, et qu’elle n'est pas dans un environnement où elle grandit ?

PHILIPPE ARNAUD-MARQUIER : Je pense que quand on voit qu’une personne est en difficulté ou malheureuse, il faut d’abord l’accompagner et l’aider. Parfois, il peut aussi arriver de faire des erreurs de casting et de se tromper. Il faut être très honnête avec les gens et leur dire quand ils ne sont plus à la hauteur des attentes. Il faut savoir leur expliquer pourquoi, proposer des alternatives. Il faut donc être franc. C’est vraiment un travail de franchise et de transparence d'être un 'leader'. Il ne faut pas avoir peur de dire les choses, pour que les gens progressent. 

Internationalisation de La Réunion

STELLA BIDA : J’ai observé ton engagement dans la mise en place des écosystèmes numériques à La Réunion, à les faire vivre et évoluer. Quelle est la raison fondamentale qui fait que tu aies autant d’entrain à le faire ? 

PHILIPPE ARNAUD-MARQUIER : Elle est très simple. Je pense qu'elle est commune à tous les francophones du « lointain ». Quand je dis lointain, c'est loin du centre culturel de la francophonie. On a quelque part un phare culturel et intellectuel qui est Paris. La richesse de la francophonie est beaucoup plus large, plus plurielle.

J'ai passé beaucoup de temps loin du centre de décision qui est Paris ou la Métropole, dans divers pays. Cela m'a donné un avantage en terme de vision, autour d'une économie mondialisée. Il faut profiter des richesses de cette économie, à travers les pays africains, les collectivités d'Outre-Mer, qui font la richesse de l'environnement culturel qu'est la francophonie. 

Les crises sont des moments fondateurs

Stella BIDA : Philippe, non seulement tu es dans le secteur du numérique qui évolue rapidement et change souvent, mais aussi nous sommes actuellement en pleine crise COVID - Comment fais-tu pour gérer les périodes de changement dans ta vie ? 

Philippe ARNAUD-MARQUIER : Je ne sais pas si ce sont mes gènes asiatiques, mais je sais qu’en Asie les crises sont des moments fondateurs. La philosophie asiatique voit toujours la crise comme le moment où on va déployer de nouvelles stratégies, trouver un bénéfice à une situation qui d'emblée nous paraît stressante et problématique. Mais on est capable de retourner et de transformer cette difficulté en bien.

Impact Covid, "pivot" et transformation digitale des entreprises

Avec mon entreprise, nous accompagnons nos clients dans le digital. Durant le premier confinement, on a beaucoup aidé nos clients à se digitaliser davantage. Mes clients sont essentiellement des compagnies aériennes, des banques et des groupes hôteliers. Ils sont tous impactés très fortement par le COVID. Qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ? On fait ce que toute entreprise fait quand elle est confrontée à une crise, il y a nom pour ça : on pivote. Ça veut dire qu’on regarde les compétences intrinsèques de l'entreprise. C'est ce qu'on a fait. Nous avons orienté nos services, et sommes maintenant ancrés sur le e-commerce. Par exemple, l’entreprise vient de démarrer un grand projet pour un groupe de magasins dans le textile à La Réunion. Ils ont plus d'une dizaine de magasins et ils vont digitaliser leurs services.

Se mettre dans l'urgence, le temps passe vite !

Stella BIDA : Si tu avais le Philippe de 10 ans devant toi, qu'est-ce que tu lui dirais sur la vie qui l'attend ? 

Philippe ARNAUD-MARQUIER : Je lui dirais qu'il faut davantage écouter. Ecouter durant ces dernières années a été un enrichissement pour moi. Lorsqu’on est entrepreneur, il faut être capable de regarder au-delà de « ses propres fenêtres », et voir ce que font les autres. C'est pour ça que j'ai toujours adoré les environnements associatifs et professionnels. On y rencontre des concurrents, on apprend beaucoup d’eux. Il ne faut pas voir un concurrent comme un ennemi, puisqu’il va nous aider à nous améliorer. C'est comme ça qu'il faut apprendre de la concurrence. Et surtout, un concurrent peut être un partenaire demain. Ça m'est arrivé souvent dans mon entreprise d'avoir transformé un concurrent en partenaire, et d'être heureux de conclure des affaires ensemble, de servir des clients ensemble.

Je lui dirais aussi que le temps nous est compté. Il passe vite. Quand j’ai démarré, je pensais que j’avais le temps ! Il faut se fixer un peu d'urgence dans ce qu'on entreprend.

Stella BIDA : Philippe merci beaucoup pour ton partage.

Philippe ARNAUD-MARQUIER : Merci Stella, à bientôt.

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