Stella BIDA, en conversation avec Jacopo AVOGADRO, Responsable des Opérations, Afrique Subsaharienne, Université de la Paix, Nations Unies
Transcription résumée de la conversation
Ceci est une version résumée de la conversation. Vous trouverez encore plus de détails et de conseils partagés dans la vidéo.
Jacopo AVOGADRO est Responsable des Opérations pour l'Afrique Subsaharienne, pour l'Université de la Paix des Nations Unies.
STELLA BIDA : Bonjour tout le monde et bienvenue dans cette nouvelle conversation. Aujourd'hui, j'accueille Jacopo Avogadro, une personne extraordinaire, que j'ai rencontrée l'année dernière. Il est Responsable des Opérations pour l'Afrique Subsaharienne, pour l'Université de la Paix des Nations Unies. Mais il est beaucoup plus que ça ! J'ai hâte, durant ces prochaines minutes, de découvrir ses valeurs avec vous.
Jacopo, bienvenue ! Je suis heureuse de te revoir !
JACOPO AVOGADRO : Bonjour Stella, moi aussi ! C'est vraiment un plaisir et un honneur d'être là aujourd'hui.
STELLA BIDA : Tu es quelqu'un de pluridisciplinaire, multiculturel, international... Qu'est-ce qui fait que, pendant ta vie, tu aies mis « plusieurs chapeaux » comme cela ? D'où te vient cette envie de toucher à plusieurs disciplines durant ton parcours ?
JACOPO AVOGADRO : En réalité, je crois que c'est dans mon ADN. Je suis fils de nomades. Mes parents étaient diplomates, et donc on n'avait pas moyen de mettre des racines quelque part. Nos racines, ce sont celles qu'on peut retrouver à l'intérieur de la famille, mais pour le reste… nous étions toujours en mouvement ! J'avoue que dès que j'ai terminé mon premier cycle à l'université, je n'arrivais pas à rester dans le même endroit. Et donc j'ai continué à bouger, et en bougeant on rencontre des gens. Et c’est comme cela que les opportunités s'ouvrent.
Quand on a la passion de faire quelque chose, on y croit. Je suis convaincu qu'un peu de saine folie à l'intérieur de chacun de nous nous permet de bouger et ne pas s'arrêter en se reposant sur ses lauriers... Et puis une grande curiosité, évidemment. Il faut être curieux dans la vie !
STELLA BIDA : Quel est le dénominateur commun de la réussite de Jacopo dans toutes ses aventures ?
JACOPO AVOGADRO : Je ne sais pas s'il n'y a qu'un dénominateur commun. Mais, encore une fois, je crois qu'on peut le résumer dans le concept de curiosité avec un petit grain de folie. Quitte à tomber, ce n'est pas grave, après on se relève ! Si on est assez curieux avec ce petit grain de folie, on y arrive, même si on s'est fait mal en tombant. Des erreurs, on en fait tous. L'important, c'est de comprendre qu'on a fait une erreur et que, après cette erreur, on apprend.
Donc je crois que c'est ça, si je peux mettre un dénominateur commun, c'est sûrement la curiosité avec un petit grain de folie.
STELLA BIDA : Comment est-ce que tu fais pour t'entourer des bonnes personnes ?
JACOPO AVOGADRO : Question à un million de dollars ! Je crois qu'il faut faire confiance à son sixième sens ; ça rend les choses plus simples. Il faut de l'empathie, en sachant « se mettre dans les chaussures de l'autre ». Il faut également comprendre comment les autres interagissent avec nous, les individus étant tous différents les uns des autres. C'est cela qui fait notre richesse d'ailleurs ! Si nous étions tous pareils, ça serait vraiment triste. Je dis toujours qu'il faut de tout pour faire un monde. Un autre élément important est d'avoir de bons professeurs, des gens qui peuvent bien t'apprendre à acquérir une culture de la curiosité. On y revient toujours : tout seul on ne va nulle part.
STELLA BIDA : Tu as évolué dans plusieurs displines, différentes les unes des autres - le système des corporates, l'aérospatiale, la défense, la sécurité, la technologie, ... - Quels conseils donnerais-tu à une personnes qui souhaite se lancer dans un tout nouveau domaine ? Notamment quand personne n'y croit à part nous...
JACOPO AVOGADRO : En évitant de répéter les éléments que je viens de décrire - Si tout ceci se transmet par une passion et qu'on arrive à communiquer cette passion, on arrive aussi à convaincre. Après, évidemment, il faudra amener des résultats... Quand on se lance dans une activité, il faut évidemment l'étudier. Il faut arriver à être le plus possible "patron" de ce qu'on va raconter. Donc, il faut savoir communiquer, en connaissant la matière… Sinon on n'est pas crédible.
STELLA BIDA : Si tu avais une conversation avec la version de 10 ans de toi-même, que lui dirais-tu ?
JACOPO AVOGADRO : J'ai cultivé plusieurs de mes passions en regardant. Par exemple, les travaux que je suis en train de faire dans un appartement qui nous appartient, je les fais en grande partie moi-même, pour une raison très précise. J'ai toujours cette conviction d'être meilleur que ce que pourraient faire les corps de métier. Parce que le projet sur lequel je travaille est le mien. J'y mets donc un soin que quelqu'un d'autre ne mettra pas. Mais comment est-ce que j'arrive à faire tout ça : la plomberie, l'électricité, les murs ? J'ai appris en regardant. Quand j'avais dix ans, j'aimais regarder les ouvriers travailler. Aucun des ouvriers n'était agacé quand je les observais, et que de temps en temps leur posais une question.
Donc si je devais dire quelque chose au Jacopo de dix ans, je lui dirais « Très bien, continue comme ça, parce que, probablement, tout ceci va se transmettre à différents niveaux ». Je pourrais aussi lui dire : « Fais attention quand même, sois méticuleux dans la gestion des choses ! ». Mais si on a ce petit grain de folie, on n'écoutera pas ce genre de conseil...
STELLA BIDA : Quelles sont les 3 valeurs principales que tu fais l'effort de transmettre à tes enfants ?
JACOPO AVOGADRO : Je crois qu'il faut être toujours honnête avec soi-même. Parce que si on est honnête avec soi-même, à la fin, on est honnête aussi avec les autres. Même si parfois c'est difficile, parce que la société dans laquelle on vit fait que ça le devient...
La deuxième valeur, c'est l'obstination : il ne faut pas abandonner. Il faut y aller et être conscient du fait qu'il y aura des difficultés, qu'on essaiera de t'empêcher d'arriver où tu veux arriver ou de faire ce que tu veux faire... Il faut donc y croire et s'obstiner en comprenant qu'il y a un moment où il y a un stop loss, comme on dit.
Puis, probablement aussi, une autre valeur, qui rejoint un peu l'honnêteté avec soi-même : il faut être soi-même. Tu ne dois jamais vouloir ressembler à quelqu'un d'autre. Tu es ce que tu es, tu es le résultat d'une grande cuisine, mais tu dois être toi-même. Si tu es toi-même, tu seras perçu comme toi-même et donc tu auras moins de difficulté. Donc il faut rester soi-même.
STELLA BIDA : Merci beaucoup, Jacopo, pour ce partage. Je suis très contente que tu aies accepté cette invitation.
JACOPO AVOGADRO : C'est un grand plaisir, Stella !
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