Antoine DEVASLE

Fondateur Associé CREALISE

Directeur Digital College Réunion

Représentant Océan Indien du Collège de Paris

  • 01:46 Le leadership est une conséquence. Une conséquence d'un alignement de valeurs.
  • 04:18 Solidarité et Confiance : valeurs clés permettant un développement optimal de soi
  • 08:10Comment 'manager' le changement dans des environnements d'incertitude ?
  • 10:21​ Comment se préparer au mieux pour vivre dans une société en pleine mutation ?
  • 17:20 Processus pour mettre en place ce qui nous tient vraiment à coeur
  • 25:50 "Cher Petit Antoine, ne te prends pas trop la tête sur la vie..."
  • 28:34Attention aux "fausses excuses"...
  • 33:05 Pourquoi un avatar en forme Fusée...

Stella BIDA, en conversation avec Antoine DEVASLE, Fondateur Associé CREALISE, Directeur Digital College Réunion, Représentant Océan Indien du Collège de Paris


Transcription résumée de la conversation

Ceci est une version résumée de la conversation. Vous trouverez encore plus de détails et de conseils partagés dans la vidéo.

STELLA BIDA : Bonjour tout le monde, je suis Stella Bida. Pour cette nouvelle conversation, je ne suis pas toute seule. Je reçois aujourd'hui Antoine Devasle. Antoine, qui nous rejoint de l'Île de La Réunion. C’est une personne extraordinaire, avec un leadership d’exception. Avec un réseau d'écoles prestigieux, il est chargé de développer des établissements dans toute la zone Océan Indien. Je suis très heureuse de le recevoir. Antoine bienvenue dans cette conversation !

ANTOINE DEVASLE : Merci Stella, je suis ravi d’être là. Bonjour à tous !

STELLA BIDA : Que souhaiterais-tu partager avec nous avant qu’on ne démarre notre conversattion ?

ANTOINE DEVASLE :  Je pense que tu as bien résumé les choses. Je rajouterais que le nom du réseaux prestigieux est le Collège de Paris, et le nom de l’école c’est Digital College. Il y a plusieurs écoles aujourd’hui dans le réseau. Nous sommes effectivement dans l’Océan Indien principalement, à l’Île de la Réunion, avec un campus qui compte 160 étudiants. 

Le leadership est une conséquence d'un alignement de valeurs

STELLA BIDA : C’est quoi le « Leadership » pour toi Antoine ? J’ai observé ton style de leadership, et il est exceptionnel avec tes étudiants !

ANTOINE DEVASLE :  Le leadership c’est avant tout un état d’esprit. Je pense que c’est presqu'une conséquence d’un alignement de ce pourquoi on est fait, de ce qu’on a envie de porter, des valeurs qu’on défend, qu’on incarne. A partir du moment où tout ça s’aligne, on irradie quelque chose qui pour moi est cette notion de leadership, qui donne envie aux gens d’atteindre une vision.

La notion de leadership n’a rien à avoir avec la notion d’autorité. 

La notion de leadership est vraiment axée sur l’accompagnement, et souvent en montrant l'exemple avant, pour ensuite donner envie aux autres de nous accompagner.

Avec les étudiants, je pense qu’il y a un climat de confiance. A partir du moment où on instaure un climat de confiance, en tant que socle de la relation, ça permet finalement aux gens de développer leur plein potentiel. C’est un avis personnel, c'est et comme ça qu’on voit les choses chez CREALISE et Digital College en règle générale.

Solidarité et Confiance : valeurs clés permettant un développement optimal de soi

STELLA BIDA : J’aime bien le fait que tu définisses le leadership comme étant une conséquence d’un alignement de valeurs. D’après toi, quelles sont les valeurs qui s’alignent et qui permettent de créer ce climat de confiance au sein de tes campus?

ANTOINE DEVASLE : Il y a différentes valeurs qui vont être mises en avant et qui vont être développées. Il s’agit de valeurs qu’on a envie de porter, qu’on véhicule et incarne au quotidien, et ça c’est important.

Chez nous l’une des valeurs qui est importante c’est vraiment cette notion de solidarité, de confiance. Je reviens sur ça, parce que c’est la base, le socle qui va permettre ensuite à chacun d’aller dans la direction qui lui semble le plus pertinent, pour développer les choses qui paraissent intéressantes.

Avec ce qu’on vit aujourd’hui, les valeurs s’exacerbent encore plus avec des besoins de sens, savoir quel est le sens de ce qu’on fait, de notre vie. Il s’agit de définir l’utilité de notre travail, de notre métier, de nos missions, de ce qu’on fait au quotidien, et puis de comprendre l’apport et la plus-value pour son écosystème direct ou international, l’impact social et environnemental.

La Réunion est très probablement un des meilleurs exemples du "vivre ensemble", c'est-à-dire que le métissage chez nous se vit et se ressent au quotidien. C’est une véritable force pour nos écosystèmes humains et entrepreneuriaux.

Comment 'manager' le changement dans des environnements d'incertitude ?

STELLA BIDA : Je reçois aujourd’hui des demandes de nombreuses organisations, qui cherchent à gérer le changement dans des environnements d’incertitude, et de diversité. D’après toi, quelle est la meilleure manière de s’y prendre, prenant en compte les challenges qui sont présents ?

ANTOINE DEVASLE : Je pense que l'intelligence collective est primordiale. Adhérer au changement et participer au changement sont deux notions différentes. Participer à un changement, ça veut dire que collectivement, on se pose la question toute simple de savoir quelle est la vision, et de voir si elle est partagée par tout le monde. A partir du moment où ce socle là est posé, les gens auront envie progressivement d'aller vers la vision définie. Avec la notion d'intelligence collective, on peut faire participer tout le monde à une vision commune.

Comment se préparer au mieux pour vivre dans une société en pleine mutation ?

STELLA BIDA : Au sein de l’établissement, est-ce qu’il y a des cours spécifiques qui participent à la variété et à la richesse de l’expérience des étudiants ? 

ANTOINE DEVASLE :  Alors là c'est vraiment des choses qui sont venues de Collège de Paris et Digital College qu'on a essayé de reprendre. On a la mission de se poser la question de savoir comment préparer au mieux nos étudiants à cette société. Quand les étudiants commencent chez CREALISE et chez Digital College Réunion, le premier cours auquel ils s'attendent est d’ouvrir un ordinateur. Ce n'est pas du tout ce qui se passe. Durant le premier cours, ils travaillent sur eux, pour découvrir leurs valeurs, leurs talents, leurs passions, leurs zones d'ombre. Ils travaillent individuellement, mais de manière collective, en partageant. Dès les premiers jours, cela crée une solidarité avec le groupe.

Ensuite, il y a toutes les activités que nous mettons en place. Ce nos Masterclass, nos Start-up Week. Tous nos étudiants travaillent ensemble sur des projets différents, avec des infrastructures différentes, avec des vocations et des projets différents.

On les prépare à trois choses importantes à notre humble avis pour l'avenir. La première chose c'est la notion de créativité. Elle peut être liée à la richesse du métissage dont je parlais tout à l’heure par exemple, à la diversité. Le deuxième élément c'est la notion d'adaptabilité, d'agilité, notamment dans la société assez incertaine et instable dans laquelle nous sommes. Enfin, il s’agit de savoir utiliser les nouvelles technologies qui font leur apparition, en sachant rapidement se déshabituer des anciennes et se réhabituer aux nouvelles.

Ces trois notions sont importantes. Nous en voyons les résultats avec nos étudiants, qui sont extrêmement capables de s’adapter, et c'est agréable à voir !

Processus pour mettre en place ce qui nous tient vraiment à coeur

STELLA BIDA : J’ai beaucoup aimé quand tu parlais de ce premier cours, pour encourager les étudiants à en savoir plus sur eux-mêmes. Ce n’est pas toujours une étape facile à entreprendre – la connaissance de soi. Par rapport à ce que tu as vécu, quelle a été pour toi la plus grande leçon par rapport à la découverte de toi-même, dans ton parcours ? 

ANTOINE DEVASLE : J’ai toujours vécu avec beaucoup de positivité et de recul sur les challenges que j’ai vécus. Dans mon parcours, j'ai eu la possibilité et la chance de travailler à l'Île Maurice pendant longtemps. Cela a été un choc culturel, en tant que réunionnais. J’ai donc appris à m'adapter. J’ai appris à mettre en place des stratégies, qui m’apprennent à me confronter à différentes personnalités.

Avec l’arrivée de mon premier enfant, il y a eu un changement radical, parce que du jour au lendemain, la façon dont on voit le monde s'écroule totalement. La manière dont on voit le monde change, la pression n'est pas la même, les envies ne sont pas les mêmes, le stress est totalement différent. J’ai eu envie de construire les choses différemment.

Deux ans plus tard, j'ai failli perdre mes deux enfants et ma femme en rentrant à La Réunion. Où on habitait s’est entièrement brûlé. Ils ont eu le temps de sortir, mais tout a brûlé. Donc toute notre vie, celle que nous avions réussi à ramener de Maurice, est partie. Cela a été mon deuxième déclic. Je me suis dit que si là je ne comprends pas que c'est le moment pour moi de mettre en place des choses qui me tiennent vraiment à cœur, je pense que je ne vais jamais le comprendre.

Malgré le fait que je n’avais pas grand-chose, j'y suis allé avec le cœur, les tripes et l’envie de concrétiser une vision.

Quand je reflète sur mon parcours, je me vois petit, je crois que j'avais six sept ans. J'étais tombé sur une émission d’avocats. Je rêvais d'être avocat, je trouvais ça génial et fabuleux ! Je ne suis pas avocat aujourd'hui, mais mine de rien, je pense qu'il y a forcément un lien avec l'évolution que j'ai eu.

STELLA BIDA : D’après toi, faut-il forcément passer par une période de choc pour finalement faire ce qui nous tient vraiment à cœur ?

ANTOINE DEVASLE : Pendant longtemps, j'ai cru qu'il fallait forcément passer par un choc. Nous avons de multiples exemples de grands entrepreneurs qui ont réussi, et qui sont passés par des chocs violents dans la vie. 

Sauf qu'aujourd'hui, je revois un petit peu ma copie. Nous avons des étudiants chez nous qui sont très jeunes. Je me rends compte qu’à partir du moment où on plante des graines en eux, même sans apporter de réponse, on génère des questions chez eux. Ces questions à leur tour vont générer des déclics. Des choses se dessinent pour nos étudiants, et c’est à ce moment là que ça devient intéressant ! On peut se planter, mais j'ai envie de dire que c'est en se plantant qu'on apprend, et qu'on pousse – comme on dit ici. A partir du moment où on se met en action, quoi qu'il arrive, on en retire toujours quelque chose qui nous permette d'explorer d'autres voies.

"Cher Petit Antoine, ne te prends pas trop la tête sur la vie..."

STELLA BIDA : Antoine, si tu avais l’opportunité d’avoir une conversation avec le Antoine de 10 ans, que lui dirais-tu ?

ANTOINE DEVASLE :  La première phrase qui me vient en tête est de lui dire : "Tu vas galérer, mais tu vas bien t’amuser !". Sincèrement, c’est une excellente question. J'ai envie de te répondre qu' il y a probablement des choses que je ferais différemment, mais je ne regrette pas grand chose de ce que j'ai fait pour être honnête. Parce que j'ai tenté des choses qui ont très bien réussi, d'autres qui ont moins réussi. Mais je pense aussi que c'est grâce à ces choses qui ont moins bien réussi que j'ai pu affiner aussi certaines de mes volontés, mes valeurs, de mes envies, de mes objectifs, de mes ambitions. Au petit Antoine de 10 ans, je serais assez confiant pour lui, et je lui dirais : "Ne te prends pas trop la tête, et profite du voyage, même si tu ne connais toujours pas la destination..."

Attention aux "fausses excuses"...

STELLA BIDA :  Que c’est beau, merci pour ce partage Antoine. Quelle est selon toi la question que je n’ai pas posée, qui permettrait aux personnes qui nous regardent d'avoir confiance en elles ? J’ai souvent l’impression que pour beaucoup, il est question d’un terrain où il y a plein de petites graines qui sont plantées, mais qui n’arrivent pas à pousser.

ANTOINE DEVASLE :  Elles ne poussent pas parce qu’elles ne sont probablement pas arrosées. C'est difficile de donner la méthode parfaite pour le faire. Ce qui aide ce sont les déclics, ça aussi être des discussions avec quelqu'un avec qui on s'identifie, ça peut être un livre, une vidéo, un film, un choc…

Il y a aussi les « fausses excuses » qui bloquent beaucoup – je  n’ai pas assez d'argent, je n’ai pas assez de temps, je n'ai pas le réseau pour. Il faut trouver à l’intérieur de soi ce qui nous fait vibrer, identifier ce qui nous touche. Pour moi un leader c'est ça, il a cette capacité de se donner le droit d'y aller, en maîtrisant son pouvoir.

L'exemple de Gandhi en tant que leader est incontesté, avec cette force d'être en capacité d'avoir un impact qui le dépasse. En toute humilité, ce n’est pas mon cas, mais je pense que les leaders qui nous ont marqués vont au-delà de ce que ce qu'eux-mêmes ont pensé vouloir faire, et ça c'est beau !

Pourquoi un avatar en forme Fusée...

STELLA BIDA : En parlant d'impact j’ai une dernière question pour toi Antoine : pourquoi la fusée ?

ANTOINE DEVASLE :  La fusée a plusieurs significations. C'est devenu mon avatar. La fusée c'est d'abord quelque chose qu'on va construire et qui va nous permettre de voyager. La deuxième chose, c’est que la fusée fait référence à ce qu'Oscar Wilde dit : "Il faut toujours viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles". Allez-y donc, voyagez ! Construisez votre propre outil de transport, voyez plus grand que vous ! Vous allez voir qu'il va se passer des choses incroyablement magiques !

STELLA BIDA : Merci Antoine, c'est la fin ! Personnellement, j'ai adoré cette interaction. Elle a été un grand moment d'inspiration pour moi, et je sais que ceux qui vont nous regarder seront aussi transportés sur ta fusée !

ANTOINE DEVASLE :  Avec plaisir! Merci pour l'invitation c'était un vrai plaisir de te revoir et d’échanger avec toi.

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